La prostitution virtuelle dans le jeu en ligne !
Second Life promet aux internautes une "deuxième vie".
Né aux Etats-Unis, il fait partie de la famille des "jeux de rôle multijoueurs en ligne".
Avec 150 000 joueurs, Second Life est bien plus modeste que le leader World of Warcraft, un jeu de combat. Sa particularité est de laisser une grande liberté aux joueurs, sans leur assigner de but précis. Ceux-ci sont appelés à co-inventer ce deuxième monde. Dans Second Life, les joueurs sont libres d'inventer leur métier. Et certains ont choisi de se prostituer.
SL-escorts.com recense les personnages qui pratiquent le plus vieux métier du monde dans Second Life.
C'est après avoir lui-même utilisé les services de ces "escorts" virtuelles qu'un étudiant en philosophie néerlandais a créé ce site, il y a trois mois. On y trouve les noms de 54 personnages de prostituées – pour seulement trois mâles –, leurs prix, un commentaire et une note, de une à cinq étoiles.
C'est un guide pour s'y retrouver parmi les prestataires de services sexuels payants dans Second Life, résume le créateur de SL-escorts, dont un des pseudonymes de joueur est Jeroen DeGroot.
Selon l'estimation de ce spécialiste, il y aurait "à la louche" 300 prostituées virtuelles dans le jeu.
3 DOLLARS LA DEMI-HEURE
Qu'offrent des prostituées virtuelles ? Leur personnage en avise d'autres, eux clients.
Ensemble, ils peuvent exécuter des actes sexuels, qui sont des petites animations scénarisées codées par d'autres joueurs, en vente dans le jeu.
Mais surtout, ils s'entreprennent par claviers interposés, grâce un système de messagerie instantanée. Comme dans la vie réelle, l'argent est essentiel : une "passe" virtuelle coûte 500 à 1 000Linden dollars la demi-heure, suivant la qualité du prestataire.
Cette monnaie virtuelle créée par l'éditeur du jeu est convertible en dollars réels. Mais pour l'instant, les gains des prostituées virtuelles sont trop faibles pour constituer un complément de revenu dans la vie réelle, explique Khannea Suntzu.
Cette escort dotée de cinq étoiles sur SL-escorts a gagné quelque 10 000 Linden dollars, soit environ 35 dollars américains, par semaine. Pour Khannea Suntzu, être une escort dans Second Life est surtout "un moyen d'explorer ses fantasmes" et "le côté le plus osé" de sa sexualité.
Tous les personnages peuvent avoir des relations amoureuses et sexuelles, sans forcément se prostituer.
Pour cela, il leur faut acheter des parties génitales, une apparence décente, voire des positions et des jouets appropriés, tous en vente dans les nombreux sex-shops de Second Life.
Pour les timides, ou ceux qui restent insatisfaits des relations gratuites, le plus simple est d'aller dans un des "clubs" comme le Barbie Club, le Fetish Hotel ou l'Angry Ant.
Ces maisons closes virtuelles, qui prennent souvent un pourcentage sur les gains de leurs prostituées, sont les acteurs que Jeroen DeGroot a le plus dérangés : "Certains clubs ont demandé à leurs escorts de n'avoir aucun contact avec moi.
Ils n'apprécient pas que mon site établisse une relation directe entre clients et prostituées."