, Ah! Une vraie longue nuit de sommeil avec une vraie grasse matinée!
Après toutes ces péripéties, ces frisements de catastrophe, et ces émotions au comble!
Ca fait du bien.
Pour résumer la situation, je travaille sur un spectacle de marionnettes depuis 1 an. Mes jeunes ont joué Mercredi pour l'ensemble de l'école, les profs, le conseil d'administration et accessoirement la direction!
Et jeudi pour l'école maternelle de la ville...
Depuis 1 an, c'est beaucoup! Le temps de se dire :"Tiens, si on faisait çà? Oui, mais pour quel public?...
Ensuite, projet bouclé, présenté à qui de droit dès la rentrée scolaire, accepté, budget voté...
Reste à faire la proposition à une classe.
Miracle! Ils sont tous partants!
J'avais écrit l'histoire, mais il fallait la synopsiser, la taper...des heures de travail...
Un groupe s'est investi dans la fabrication des marionnettes.
Un autre dans les décors.
Un 3ème dans la manipulation, les voix.
Je vous sens impatients de connaître le sujet...
Petit bleu a donné rv à toutes les autres couleurs pour décider qui était le roi des couleurs!
Naturellement, ça se passe mal parce que chacun pense qu'il a toutes les qualités pour faire un meilleur chef...
Dispute générale, bagarre, ça chauffe tellement que la terre est réveillée et elle se met très en colère.
La voilàtipas débarquant au milieu de la forêt dans un fracassant discours qui remet chacun à sa place: "Pas de chef, vous avez tous vos qualités propres, c'est ensemble que le monde a besoin de vous, etc...
Et alors miracle qui ne se produit pas souvent, l'arc-en-ciel apparaît pour créer ce lien et manifester sa nature généreuse.
La terre peut retourner dormir et ...tourner biensûr...
Un petit garçon est narrateur de l'histoire et ponctue les moments forts de l'histoire par ses interventions sur la scène.
3 jeunes personnifient les arbres pour donner plus de joliesse à l'histoire.
Les décors faisaient 7m de panneaux représentant la forêt dans une ambiance de nuit, avec un château et un arbre-maison énorme.
Les marionnettes sont 7.
1 pour chaque couleur, et celle de l'arc-en-ciel.
Elles sont différentes en fonction du tempérament de chaque couleur, 1,20 de hauteur. Celle de l'arc-en-ciel est beaucoup plus grande.
L'originalité du spectacle, était de faire intervenir le marionnettiste pleinement sur scène. Il était lui aussi la couleur, maquillé dans la couleur, habillé de noir avec des gants blancs.
2ème originalité, l'éclairage. Un spectacle qui a pour but de parler des couleurs ne peut pas se concevoir sans lumières appropriées!
Donc, la partie technique était considérable! Du matériel de professionnel avec des câbles électriques énormes, etc...
Mais nous avions Mr Pascale qui a posé 1 jour de congé et volé un 2ème pour répondre à la demande urgente d'emmerdements créés par kounkounette la directrice, entre autre!
La bande son qui ponctuait l'arrivée des couleurs et les moments forts de l'histoire nous a demandé aussi beaucoup de travail que Mr Pascale, (décidément, quel héros!) a assumé avec son épouse bien-aimée.
Recherche des morceaux, boucles et reboucles, merci l'informatique!
Pertinence avec la nature de chaque couleur.
La colère de la terre, par exemple a été marquée par carmina burana!
La dispute des couleurs s'est faite sur un flamenco, etc...
Chaque entrée de couleur donnait lieu à une petite chorégraphie.
Sélection de bruitages appropriés, merci internet!
Mais me direz-vous, d'où est venu le clash?
De madame la directrice qui, après avoir signé la demande de prêt de la salle de cinéma pour 48h dès le mois d'octobre 2005 et avoir signé un devis de 600 euros pour le matériel éclairage, a prétendu qu'à aucun moment elle n'avait été prévenue que les élèves ne seraient pas en cours pendant 48h pour répéter dans les conditions de scène, et nous a refusé l'aide du collègue de l'entretien, dans l'installation du matériel, des décors.
Cela aurait évité à mon mari de rester jusqu'à 2h du matin et volé ce 2ème jour pour former mon collègue à la manipulation de l'éclairage qui ne souffrirait aucune erreur.
Envoyer le bleu quand arrive le jaune, etc...cela n'aurait eu aucun sens. Cette histoire était conçue pour que le petit en prenne plein les mirettes, accompagné dans son émotion par le son.
D'où l'importance de la technique qui ne pouvait se contenter de simples éclairages de scène.
Non contente d'avoir entraver gravement le déroulement de cette installarion et de la préparation, kounkounette s'en est prise aux jeunes eux-mêmes, du moins à leurs camarades restés en cours, reprochant leur absence, excluant toute implication dans le rattrapage des cours, nous mettant en cause...elle ne les gratifia d'aucun encouragement.
J'appris le soir même qu'ils ne prononcèrent pas un mot pendant la 1ère 1/2 heure de cours qu'elle finit par quitter, les laissant à leur désarroi et leur incompréhension, n'ayant pas compris comment, où et quand ils avaient fait une faute.......
Enfin, arrive le mercedi soir, ils réalisent un miracle sur la dernière répétition. Ca y est, ils ont intégré les nuances de jeu qui rendent vivant chaque personnage.
Nous avons un cri de guerre triomphal.
Je sais que tout n'est pas au point, je suis trop perfectionniste pour être satisfaite, mais je sais aussi que la grâce touche chaque élève au moment d'une générale, alors qu'il avait tant souffert aux répétitions...
Noir complet... une étrange musique envahit la salle et peu à peu la forêt se devine sous la légèreté d'une lumière dorée.
3 arbres frémissent, envoutés par les notes fébriles qui frôlent leurs branches, un personnage est couché.
Il dort.
La musique s'arrête.
...On entend des bruits d'eau légers avec des sons de grenouilles et un léger vent.
Une voix vient de la salle au fond...le petit garçon cherche quelque chose, il passe devant le public et monte sur la scène...
Ah! Vous êtes là!
Quand le dernier noir sec a envahi la salle avec sa pluie d'applaudissements, j'étais en apnée.
Ils ont gagné.
De les voir heureux sur la scène à saluer encore et encore, ça me gonfle le coeur d'émotion.
Ils demandent au public de se calmer parce qu'ils veulent remercier leurs accompagnateurs et ils crient le nom de Mr Pascale.
"Il a travaillé très dur pour nous aider, sans lui, on n'aurait pas pu jouer, applaudissez-le!"
Attention, moment fatidique, la directrice monte sur la scène.
Mal à l'aise, elle reste dans un coin pour dire qu'elle a été
émerveillée.
Elle ne tarit plus d'éloges sur ce spectacle...
Dans la salle, je croise le regard de mes collègues. Nous nous comprenons.
Celui des élèves. Ils sont ahuris.
Mon mari vient me voir et me serre contre lui.
Ce que nous entendons tous est le comble de l'idiotie, de l'incompétence, de l'ignorance et la petitesse.
Personne ne s'émeut. Personne n'est dupe.
Non pas qu'elle ne pense pas ce qu'elle dit.
Mais il est trop tard pour le dire ainsi.
On ne peut plus revenir en arrière.
Le spectacle a failli être un fiasco.
On ne traite pas les gens ainsi quand ils sont à 200% de leur énergie dans leur travail.
Un vrai chef, ça encourage, ça galvanise, ça soutient.
Ca ne pleure pas dans un coin, le lendemain face à la réaction du public enfant, réalisant sa propre impuissance.
Je suis d'autant plus satisfaite que l'impact attendu auprès des petits a été très marquant.
Le miracle de ce travail réside aussi dans le fait que ce projet ne s'est pas monté sur du temps de cours mais sur du temps libre, en soirée.
C'est une nuance de taille, car les jeunes ne sont pas obligés de s'investir après 20h le soir...
Revenir 1 à 2 fois par soir, c'est renoncer à sa liberté, son petit confort, sa communication privée, sa légitime envie de lâcher...
Bref, après vous avoir livrer ce pavé, je m'en vais formaliser ma légitime colère sur papier afin de mettre ma chef face à ses responsabilités.
Mr Pascale, absent pour récupération d'heures volées, n'a pas encore pu me montrer comment alléger mes photos, mais dès que c'est fait, je mettrai les plus pertinentes sur le forum.
Pour répondre à Abuzin, effectivement, je n'imagine pas 1 seconde rester enfermée avec cette incapable! Le comble de la torture