"Le fanatisme, ou Mahomet le prophète" une pièce de Voltaire.Une pièce méconnue où Voltaire dénonçait, en 1741, l'islam et les monothéisme vient d'être rééditée, va-t-on vers une fatwa et la réédition du drame des caricatures de Mahomet ?
La pièce la plus politique - et la plus polémique - de Voltaire pourrait-elle encore être jouée en 2006 ?
Rien n'est moins sûr, hélas car "Le fanatisme ou Mahomet le prophète" est une charge contre l'islam et, plus largement, contre toute religion monothéiste.
Pour se faire une idée sur le sujet lire les interventions suivantes :
1)
Forum de la TSR Télévision Suisse Romande2) Censurée en 1994, après l’intervention de
Tariq Ramadan qui s'en défend vigoureusement et de M. Hafid Ouardiri, actuel porte-parole de la mosquée de Genève auprès des autorités françaises et suisses, cette pièce à été lue le jeudi 8 et le samedi 10 décembre 2005, au Centre culturel Jean-Monnet de Saint-Genis-Pouilly et au Théâtre de Carouge-Atelier de Genève, sous la
protection de la police3) Le metteur en scène, Hervé Loichemol écrit : " Remercions les censeurs de nous rappeler une évidence : le théâtre possède encore - pour combien de temps ? - le pouvoir de questionner, de déranger, voire de séduire. Nul doute que les fanatiques voient dans les pratiques théâtrales une concurrence déloyale, une espèce d’exercice illégal de la captation des esprits."
Le texte de la pièce ici4) François Busnel du magazine Lire, juillet 2004 / août 2004 faisait le commentaire suivant :
Derrière l'histoire, la satire. Voltaire désigne, avant tout autre, la vertu comme principal ressort du fanatisme.
Sous sa plume, Mahomet apparaît comme un nouveau César, un stratège qui sait que l'Empire romain n'est plus, que la Perse est vaincue, que l'Inde est réduite en esclavage et l'Egypte abaissée, que Byzance ne luit plus... L'heure de l'Arabie est enfin arrivée: «Il faut un nouveau culte, il faut de nouveaux fers; il faut un nouveau dieu pour l'aveugle univers.»
Sa religion, Mahomet la voit donc comme une politique. Il ne croit pas aux dogmes qu'il impose au peuple, mais sait que ce dernier les épousera avec la fureur des fanatiques.
Le Mahomet de Voltaire revendique le droit de berner le peuple pour peu que ce soit avec grandeur. Il sert un dieu qui s'appelle Intérêt et auquel Voltaire oppose l'Equité.
Une charge contre l'islam, oui. Mais aussi contre toute forme d'impérialisme.
La preuve que la littérature, lorsqu'elle est grande, ne vieillit jamais.