Voilà plusieurs matins que je déjeune avec Augustin
Et je dois dire que le discours de l'homme me laisse perplexe...
Les posts précédents et la lecture des concepts fondamentaux permettent d'avancer un acquis dans la reflexion de l'homme, c'est celui de
l'âme.
Je vais forcément m'égarer du sujet précis des "attributs de Dieu" et vous voudrez bien me recadrer si tel est le cas...
Différence entre immortalité et éternité!C'est la notion d'impermanence qui ferait la différence entre les 2.
Nous sommes impermanents, le monde physique est impermanent, donc nous ne sommes pas éternels et le monde physique pas davantage...
Cependant nous serions immortels, soumis au changement de mode d'existence.
Par le fait même de ce changement, nous ne sommes pas éternels.
Ce qui serait appellé éternité serait un mode dans lequel un objet n'aurait subi aucune variation entre le début et... la suite
Si je tente de ramener ce concept à l'âme, cela signifie que notre âme est immortelle, puisqu'elle subirait des changements: incarnation, désincarnation, monde terrestre, monde non terrestre, qu'elle continuerait donc sa "vie" et ne serait donc pas éternelle, puisqu'elle aurait eu un début, un passé qui supposerait un futur...
- Citation :
- Mais ce qui est sujet à changement et n'a de vie que par la présence d'une âme, n'étant point lui-même une âme, ne peut en aucune façon être considéré comme immortel, et beaucoup moins comme éternel. Car dans l'éternel proprement dit, il n'y a rien de passé qui ne soit plus, rien de futur qui ne soit pas encore ; tout ce qui y est, y est simplement.
"N'a de vie que par le présence d'une âme"; Pour moi, cette phrase signifie que sans le concept de l'âme, le corps ne peut être vivant, animé. Une sorte de marionnette désarticulée qui ne pourrait répondre au vivant!
le corps, donc! Lui-même ne pouvant être immortel!
Nous sommes tous d'accord sur ce point, nos corps, supports de nos âmes, périssent...
Une question me vient alors: Les chrétiens croient à la résurrection de la chair, hors la chair est mortelle, donc à jamais privée d'éternité!
La distinction entre immortalité et éternité me va bien...
Elle ne me heurte pas.
Elle va bien, je dirais, dans le sens de la réincarnation.
Un passage est intéressant dans la réflexion d'Augustin:
Nous dévions un peu du sujet, précisément, mais pas globalement.
"La foi, adhésion de l'âme nous faisant saisir les principes premiers et nous mettant en possession de la vérité, la foi, si elle précède l'intelligence, n'est pas de nature à ruiner la raison; la foi est une croyance en quelque chose d'invisible"Alors là! Je n'en attendais pas tant!
En possession de la
vérité! Je n'aurais pas osé dire les choses ainsi car pour moi, la vérité est si dure à approcher, un concept peut-être au moins aussi vaste que l'éternité!
qu'il me semble très très osé d'affirmer la posséder!
Que signifie
la foi précède l'intelligence?
On notera qu'il faut qu'elle précède l'intelligence pour ne pas s'opposer à la raison...
Si elle la précède..., Augustin veut-il dire qu'avant d'accéder au raisonnement qui fait appel à l'intelligence, l'organisation des idées, etc, la foi est déjà une forme d'intelligence ?
Qu'il la trouve valide puisque non dangereuse pour la raison.
RUINER LA RAISON! C'est à dire mettre à mal, la décomposer, la mettre à terre, l'anéantir ?
Dans nos échanges sur la validité d'arguments en faveur de la nécessité de "raisonner" ou pas la foi, l'appréhender par la raison ou par le coeur, etc, il me semble que
j'aurais pu concevoir que finalement la foi ne pouvait et ne devait se valider qu'àprès s'être mise à l'épreuve de l'intelligence, donc, de la raison...Mais peut-être qu'Augustin distingue intelligence et raison ?
Cette affirmation sur l'intelligence de la foi (si j'ai bien compris Augustin! Ce n'est pas sûr!
) me va assez bien.
Elle va dans le sens des arguments que j'ai avancés pour justifier une foi qui peut se passer du filtre de la raison.
Cependant, cette manière de le dire ne me convient pas vraiment...
Est-ce une question d'époque ?
Ou tout simplement est-ce une question de théorie ?
La théorie de la foi, ça me dérange autant que celle de la raison.
La perception que j'en ai, c'est que quelqu'un, avant moi, (Augustin!) savait ce que je ne sais pas et que parce qu'il le savait, je peux justifier que je le sais aussi.
Et si ce n'était pas le cas ? Si chacun de nous était le premier à ressentir cette vérité, il serait tout bonnement renvoyé dans la geôle de sa vérité, ramenée au stade d'une impression, d'un sentiment!...
Tout ceci n'est qu'une tentative de réflexion... Merci d'en partager le poids