Comme tout le monde boude, ou fait la gueule, rayer la mention inutile, j'ai le champs libre pour développer des sujets mineurs, quoique non dénués d'intêret.
Les Françaises vont pouvoir afficher, cette rentrée, une chute de reins qui n'aura rien à envier à celle de Penelope Cruz dans le film Volver, de Pedro Almodovar, où elle était affublée d'un faux-cul sublime.
La marque Wonderbra de l'américain Sara Lee (qui possède également Dim, Playtex...) a lancé en France, vendredi 1er septembre, une culotte dotée de coussinets amovibles, positionnés généreusement sur le haut du postérieur.
Baptisé "curves-up", ce sous-vêtement a été conçu sur le même principe que le soutien-gorge "push-up" (à effet pigeonnant) qui a fait connaître Wonderbra, il y a onze ans.
Antithèse du string qui se montre, la culotte aux fausses fesses dessine, en toute discrétion, des courbes généreuses à la manière des femmes de la Belle Epoque à la silhouette en S (poitrine et croupe saillantes).
Cette innovation semble promise à un grand succès. Les grands magasins Galeries Lafayette et Le Printemps ont été livrés de 2 000 exemplaires pour toute la France (un modèle en deux tailles, vendu 40 euros l'un), et ils pourraient bien être dévalisés.
En effet, pas moins de sept équipes de télévision ont décidé de faire un reportage, ces jours-ci, sur ce nouvel artifice de la féminité.
Pourtant, la maison Wonderbra ne s'est pas lancée sur les marchés français, belge et britannique sans étude préalable.
Ses services marketing ont découvert que la mode des vêtements moulants et des pantalons taille basse, dont le tomber impeccable dépend beaucoup du fessier, avait déplacé les préoccupations des consommatrices du haut vers le bas de leur anatomie.
Une enquête auprès des chirurgiens plasticiens a confirmé que les interventions liées au postérieur se multiplient, et pas seulement au Brésil.
Cette obsession du fessier rebondi n'a pas échappé non plus à la marque Aubade. Le fabricant de lingerie, connu pour sa saga publicitaire "leçons de séduction", a décidé, lui aussi, de "tricher en toute discrétion" dans la région du postérieur.
Il propose une ligne de culottes "remonte-fesses", tissées dans un mélange de mailles élastiques, appelée "Beauty Sculpt".
Des bandelettes de largeurs et de densité différentes permettent de galber avantageusement la zone concernée (39,90 euros le tanga et 44,90 euros la culotte).
L'idée du faux-cul est aussi à la mode, cette saison, chez les créateurs, tels Karl Lagerfeld pour Chanel ou Pascal Millet chez Carven, qui remet au goût du jour la jupe crayon au drapé noué sur les fesses.
Allons mesdames, la croupe est pleine, cédez à cette nouvelle offre et ne laissez pas aux hommes politiques la pratique du faul cul intégral.