Isaac Asimov en rêvait, la Chine le fait. Le célèbre auteur de science-fiction inventait dans les années 50 « Multivac », un superordinateur capable de juger, de punir et même de prévoir les crimes.
Plus modestement, le tribunal de Zibo, dans la province chinoise de Shandong, teste un logiciel qui donne des conseils au juge sur la peine à infliger.
Concrètement, le magistrat soumet certains éléments au logiciel, tels que la nature du crime, le préjudice subi par la victime, les éventuelles circonstances atténuantes ou aggravantes.
À partir de ces informations, le programme propose une sanction. En revanche, il ne se prononce pas sur la culpabilité, et le juge reste libre de suivre les recommandations de son adjoint de silicium ou de n’en faire qu’à sa tête.
L’agence de presse officielle Xinhua (Chine Nouvelle) décrit le processus dans le cas d’un accident de la route ayant tué une personne. La peine « générique » est d’un an de prison.
Le juge signale au logiciel que l’accusé porte 90% de la responsabilité ce qui ajoute 9 mois au compteur, puis que celui-ci a promis une compensation financière aux proches de la victime. Aussitôt, le logiciel préconise une réduction de 15 à 25 % de la peine.
Le juge a, dans ce cas, condamné le coupable à 13 mois de prison.
Génial, et dire que Bill Gates s'est fait griller l'idée.