Cachez moi donc ces seins...

La presse turque révèle vendredi 20 octobre que le ministère turc de l'Éducation a censuré des manuels scolaires comportant une reproduction de "La Liberté guidant le peuple", célèbre tableau du peintre français Eugène Delacroix sur lequel figure une femme aux seins découverts.



Les éditeurs du manuel d'instruction civique et d'enseignement des droits de l'homme, destiné depuis cinq ans aux élèves de treize ans (CP1), ont dit avoir reçu une notification des autorités du ministère leur demandant de "retirer" la copie "à la page 65" de la toile de Delacroix (1798-1863), selon le journal Milliyet.

Le tableau de 1830 est exposé au musée du Louvre à Paris et met en scène la Révolution de juillet 1830 en France.

"Cette œuvre est le symbole de la révolution française et de ce fait n'est pas seulement le symbole de la France, mais de la démocratie", commente un éditorialiste du quotidien.

Celui-ci suggère ironiquement que les élèves soient interdits de visite des musées si l'on veut les protéger de la vue de seins dénudés.

"Cela reflète la position du parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste, au pouvoir) envers l'enseignement et l'art", a dit Özgür Bozdogan, le chef d'un syndicat d'enseignants, cité par Milliyet et un autre quotidien libéral, Radikal.

"Ce parti veut imposer sa propre façon de comprendre le monde dans les manuels", a-t-il dénoncé.

L'AKP est accusé depuis son arrivée au pouvoir en 2002 de vouloir faire s'effriter les principes laïques en Turquie musulmane.

Cachez-moi donc ces pistolets, ce feu et ce sang !!!

Le problème des réactions des fondamentalistes religieux par rapport aux libertés de critiquer qui semblent aller de soi dans les sociétés laïques est qu’ils ne conçoivent pas la séparation du religieux et du pouvoir.

L’occident chrétien a mis près de 1800 ans pour comprendre les paroles de Jésus qui disait « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu »

Et ça ne s’est pas fait tout seul, il a fallu du sang (d’où l’allégorie du tableau de Delacroix).

Même chez les Chrétiens pour lesquels ce concept est inscrit dans la Bible, la tendance naturelle a toujours été de dire que Dieu étant le créateur de tout, tout lui appartient, même l'autorité de César, que toute autorité venant de Dieu, il serait souhaitable que l'Église commandât l'État…

La formule de Jésus qui semble en théorie imparable ne dit pas comment distinguer le pouvoir temporel du pouvoir spirituel.

Cela reviendrait à distinguer l'âme et le corps et ne sont-ils pas tellement imbriqués ?

Je pense que chez les musulmans c’est encore plus inconcevable car, à ma connaissance, l’ange Gabriel avait perdu les chapitres correspondants à ce concept lors de sa dictée à Mahomet.

Faites le calcul, on a mis presque 2000 ans pour gagner cette liberté il faudra donc sans doute attendre l’an 3000 après JC pour que les musulmans l'adoptent à leur tour...

jemrobe.