La conférence de Téhéran.

La conférence sur l'holocauste, conférence internationale" censée étudier "sans idées préconçues" la véracité et l'ampleur de l'holocauste des juifs pendant la Seconde guerre mondiale, s'est ouverte ce matin lundi 11 décembre.
Plus de 60 "chercheurs et universitaires" de 30 pays sont attendus à cette conférence organisée par le gouvernement iranien.

Parmis les universitaires révisionnistes attendus on compte le français Robert Faurisson , condamné à de multiples reprises par la justice française pour ses thèses niant la réalité du génocide des juifs pendant la deuxième guerre mondiale et il fera son numéro en compagnie d'autres révisionnistes dont l'australien Frederic Toben, selon le programme de la conférence.

jemrobe

Principe premier : il ne saurait y avoir de limites à la recherche de la vérité

Que s'exposent les arguements et que la lucidité domine.

Celui qui fige une " vérité " par une loi ne vaut guère mieux que celui qui ment.

arnold.jack a écrit:

Principe premier : il ne saurait y avoir de limites à la recherche de la vérité

Que s'exposent les arguements et que la lucidité domine.

Celui qui fige une " vérité " par une loi ne vaut guère mieux que celui qui ment.

La recherche de la vérité ?

Es-tu certain d’avoir utilisé le mot juste pour décrire les buts recherchés par le président iranien Ahmadinejad ?

Les thèmes de la conférence affichent un caractère assez ouvert en effet : "Antisémitisme européen et émergence du sionisme" ; "Nazisme et sionisme : coopération ou hostilité" ; "Points de vue révisionnistes" ; "Chambres à gaz : négation ou confirmation", etc.

Des débats sont prévus sur l'antisémitisme en Europe, comparé au sort, jugé plus clément, des juifs en pays musulman, et sur les lois qui "restreignent la liberté d'expression de ceux qui nient l'Holocauste".


Nier l'existence de l'Holocauste est devenu le dernier sport à la mode chez les dirigeants du régime des mollahs.
Certes tous les négationnistes étaient depuis 27 ans les bienvenus à Téhéran, mais désormais les mollahs s'affichent avec ces personnages-là.
À mon humble avis il faut y voir une volonté délibérée de créer des crises internationales pas du tout de rechercher la vérité, sinon le régime n’aurait pas limité ses invitations aux seuls négationnistes.

Il est vrai que l’objectif du président Ahmadinejad étant d’apporter une caution « historique » à la nécessité proclamée de rayer de la carte l’état d’Israël, il convenait d’éliminer tous les risques inhérents à un débat contradictoire.

Pour mémoire, début 2006, déjà, l'Iran avait riposté aux caricatures de Mahomet publiées par la presse danoise par un concours de caricatures sur la Shoah. Quelque 1 193 dessins avaient été envoyés de 62 pays. Neuf millions de personnes ont visité l'exposition qui a suivi à Téhéran. C'est devant le "succès" de cette manifestation que cette conférence sur la Shoah a été lancée.

jemrobe

Citation :

les buts recherchés par le président iranien Ahmadinejad ?

Assurément le but n'est pas d'éclairer le sujet. L'extermination de juifs, de slaves, de Gitans,ou d'opposants au nazisme, n'est pas le but de l'Iran

Le but ( comme dans la possession du nucléaire, même civil ) c'est de provoquer l'occident, et plus singulièrement Israël.

Mais pourquoi l'occident, où est forte l'influence des " judéeos chrétiens " , serait-il le détenteur des valeurs morales ou civiques de la planète.Et que nul autre point de vue ne pourrait s'exprimer ?

N'y a-t-il aucun crime attaché aux guerres etatsuniennes ? aux conquêtes coloniales. Les droits de l'homme vus de l'occident ont-ils toujours été appliqués au cours des siècles précédents ?

L'Iran a besoin de montrer sa force, si ce n'est qu'avec des mots ou des polémiques non guerrières, bah !

Pour mon compte personnel, je n'ai ni désir ni aptitude à remetre en cause l'histoire, mais j'ai un certain plaisir à voir qu'il existe des gens ( même hors de mon pays ) à oser affronter la pensée unique qui paralyse les esprits depuis quelques décennies.

Même si je ne partage pas nécessairement le point de vue de ces opposants, cela m'amuse de voir contrariés nos beni oui oui , si bien pensants!

L'Amérique de Bush m'inquiète autant que l'Iran

Dans ma seconde phrase il faut lire : [/b]éclairer les conditions de l'extermination...

n'est pas le but de l'Iran[b]

On voit bien le raisonnement du président iranien : si on « démontre » que le génocide des Juifs est un "mythe" inventé pour justifier la création d’Israël, un "prétexte" au développement du sionisme, il devient possible de "rayer Israël de la carte", présenté comme un corps étranger dans la région.
Objectif secondaire : Se présenter comme le meilleur défenseur de la cause palestinienne dans les pays du Proche-Orient.

Pour bien comprendre le jeu pervers du président iranien Mahmoud Ahmadinejad il faut lire la lettre que lui a adressé Mahmoud Al-Safadi qui a tâté pendant dix-huit ans des geôles israéliennes.

Si vous n'avez pas le temps de lire toute la lettre je cite ici la conclusion :

Citation :

Concernant la lutte de mon peuple pour son indépendance et sa liberté : peut-être considérez-vous la négation de l'Holocauste comme une expression de soutien aux Palestiniens ? Là encore, vous vous trompez. Nous luttons pour notre existence et nos droits, et contre l'injustice historique qui nous a été faite en 1948. Nous n'obtiendrons pas notre victoire et notre indépendance en niant le génocide perpétré contre le peuple juif, même si les forces qui occupent aujourd'hui notre pays et nous en dépossèdent font partie de ce peuple.

jemrobe

La conférence se termine :


jemrobe

Des instituts internationaux de politique étrangère rompent avec leur homologue iranien

La conférence intitulée "Examen de l'Holocauste : vision globale", qui a réuni, les 11 et 12 décembre à Téhéran, des orateurs négationnistes, a été organisée par l'Institut iranien pour les études politiques et internationales (IPIS).

À la suite de cette manifestation au cours de laquelle est intervenu le président Ahmadinejad, les dirigeants de nombreux instituts internationaux de recherche sur la politique internationale ont signé une déclaration annonçant la suspension de tous les contacts avec l'IPIS.


"Du fait de sa complicité avec les négateurs du Mal absolu que fut la Shoah, l'IPIS a perdu sa qualité d'interlocuteur valable, de partenaire acceptable", expliquent les signataires. Ils refusent de participer aux réunions et aux voyages organisés par l'institut iranien et d'inviter ses membres à leurs propres réunions.

"Nous maintenons le principe du dialogue avec l'Iran, ajoutent-ils, mais nous ne serons pas en mesure de revoir nos décisions concernant l'IPIS tant qu'il n'y aura pas eu un changement de cours, marqué par la répudiation explicite de la négation de l'Holocauste."


Une telle démarche, qui mêle des organisations officielles, publiques et semi-publiques de plus d'une vingtaine de pays, est exceptionnelle.

Au-delà de l'indignation justifiée par la conférence de Téhéran, elle se veut un signal et un encouragement pour les intellectuels iraniens à résister à la pression des autorités.


Article paru dans l'édition du Monde du 17.12.06