À propos d'Airbus

Citation :

Airbus : Royal et Sarkozy s'opposent sur la rôle de l'Etat

La restructuration de l'avionneur devient un enjeu de campagne. Si pour Nicolas Sarkozy les Etats ne sont pas les actionnaires « les plus avisés », Ségolène Royal estime que « non seulement l'Etat peut faire mais doit faire » et souhaite une entrée des régions dans le capital.

[...] Dominique Voynet voit la question sous son prisme écologique. « Compte tenu de la nécessité de réduire les émissions de carbone, souligne la candidate, des plans très vigoureux de diversification (…) doivent être mis en place », « il faut accélérer la reconversion ».

Source: Marianne

Airbus va devenir un fabricant de vélo

Non, je blague. Ils vont juste retirer les moteurs et mettre des pédaliers devant les sièges passagers pour actionner les ailes. D'ailleurs Airbus bat déjà de l'aile, c'est donc un bon début pour la reconversion. Mais comme le souligne Dominique Voynet, il va falloir pédaler plus vite.

abuzin

Plus sérieusement, la réaction du PDG d'Airbus, n'a pas traîné.

Citation :

Le patron du fleuron de l’aéronautique européenne a qualifié de «poison» pour la compagnie l’ingérence des gouvernements dans le plan de restructuration de l’avionneur.

Après l’annonce, mercredi dernier, des détails de Power8 qui prévoit la suppression de 4.300 emplois en France, les politiques étaient montés au créneau.
Dans une interview publiée le 3 mars dans le Financial Times, le PDG d’Airbus a critiqué vertement leur ingérence dans les solutions apportées par les dirigeants d’EADS pour sortir l’avionneur européen de la crise.

«J'ai été très surpris de voir que chaque gouvernement, britannique, français, allemand et espagnol, disait «nous voulons la meilleure part du gâteau, nous voulons les composites, la haute technologie et ainsi de suite», a-t-il déclaré au quotidien économique.

Et de poursuivre : «Mon travail était de sauver Airbus et de lui assurer un avenir. J'ai vu plein de gens voulant la plus belle part du gâteau sans se préoccuper de la taille du gâteau à partager».

Le principe de coprésidence mis en cause

C’est à l’unisson que Thomas Enders et Louis Gallois ont également critiqué le principe de coprésidence franco-allemande du groupe.
Selon eux, ce principe crée «deux camps» à la tête d’Airbus et «ralentit le processus de décisions pour les questions importantes». Son homologue allemand a renchéri : «Je ne suis pas un défenseur de notre double-présidence»

Une entreprise avec un seul homme aux commandes? Louis Gallois a rappelé qu’il n’était pas en mesure de modifier les structures dirigeantes du groupe, la décision revenant aux actionnaires.

jemrobe qui laisse les politiques s'éclater de jouissance et pédaler dans la choucroute en pratiquant leur dur métier de brasseurs de vent.

jemrobe a écrit:

Plus sérieusement, la réaction du PDG d'Airbus, n'a pas traîné.

La traînée en aéronautique est fondamentale surtout pour les avioneurs à réaction.

Citation :

Le patron du fleuron de l’aéronautique européenne a qualifié de «poison» pour la compagnie l’ingérence des gouvernements dans le plan de restructuration de l’avionneur.

Poison volant? Ce qui est paradoxal, c'est que ce sont les gouvernements qui "ingèrent" et AirBus qui crève.

jemrobe a écrit:

jemrobe qui laisse les politiques s'éclater de jouissance et pédaler dans la choucroute en pratiquant leur dur métier de brasseurs de vent.

Ha ces ingénieurs, quand ils vous expliquent comment fonctionne une turbine d'avion, on y comprend plus rien

abuzin

jemrobe a écrit:

jemrobe qui laisse les politiques s'éclater de jouissance et pédaler dans la choucroute en pratiquant leur dur métier de brasseurs de vent.

Le drame de l'histoire, c'est que de plus en plus de politiciens cherchent comment justifier leur poste plutôt que de chercher à travailler.

abuzin

IL faut aller lire ici un excellent article du Monde "l'envol des bêtises" qui explique très bien l'attitude lamentable des hommes politiques et syndicalistes Français en matière d'industrialisation.
Cet article renvoie aussi fort justement à mes yeux les socialistes et leur candidate qui n'a rien compris au film (mais quel film a-t-elle jamais compris, je me le demande ?) à leurs chimères passéistes.

jemrobe

Le Monde a écrit:

[...]Comptant une à une les têtes coupées, ils pensent qu'il existe des frontières contre les souffrances. Comme si, pour un Parisien, un Marseillais, un Dijonnais, la suppression d'un emploi à Hambourg faisait "moins mal" que la suppression d'un emploi à Nantes ? En quoi donc ? Ce n'est vrai ni socialement ni économiquement. Comme si pour un Berlinois ou un Francfortois, la suppression d'un emploi à Toulouse ne blessait pas. Quel échec de l'esprit européen ![....]

C'est le règne du chacun pour soi. On l'avait déjà compris avec le "non" au référendum sur le projet de constitution européenne. Les politiciens ont peur de prendre des décisions qui pourraient écorner leur image dans les médias, et le bon peuple écoute les médias qui lui expliquent comment il doit penser.

L'Europe est bien morte. Dorénavant c'est le retour aux réflexes tribaux. Chacun espérant, dans un climat de jeu de loto négatif, qu'il ne décrochera pas le billet qui le fera passer sur l'échafaud aujourd'hui. Aucune vision à moyen ou long terme.

Très bien cet article. Tout du moins pour sa lucidité. Les conclusions qu'ils tire sont bien entendu navrante.

abuzin

" On attend des hommes politiques autre chose que du théâtre. "
"
Mais n'est-ce pa là, leur principal talent ?

Ségolène a promis aux syndicats un moratoire sur les licenciements français, que vaut sa promesse ?

Source Libé :

Citation :

En l'état actuel du mode de gouvernance d'EADS, la maison mère d'Airbus, ce n'est pas possible.
Selon le pacte d'actionnaires, l'État français (pourtant actionnaire à hauteur de 15 %) n'a pas son mot à dire sur la gestion opérationnelle du groupe.
Il a confié cette mission à l'industriel Arnaud Lagardère, qui représente les intérêts français.
À s'offusquer trop fort de cette situation, Ségolène Royal prendrait un risque politique majeur, car la droite aurait vite fait de lui rappeler que c'est Lionel Jospin, Premier ministre, et Dominique Strauss-Kahn, ministre de l'Economie, qui ont négocié ce pacte.
Ils n'avaient pas beaucoup de choix : c'était la condition non négociable que posait DaimlerChrysler (l'autre actionnaire d'EADS) au maintien de l'État français au capital du groupe d'aéronautique.

....
Et pourtant, il y'a une piste :

L'État doit-il participer à la recapitalisation d'EADS ?
La candidate socialiste a raison de dire que la crise que traverse l'avionneur européen n'a rien d'une crise industrielle classique. Airbus ne souffre pas (contrairement à Boeing en son temps) d'un effondrement de son plan de charge, d'une chute de son carnet de commandes, ou d'effectifs pléthoriques qui minent sa compétitivité.
C'est même tout le contraire: il y a du travail ras la gueule pour au moins cinq ans.
Airbus a tout simplement besoin d'argent frais pour compenser les retards de son A380 et le doublement de la facture de son futur A350.
Dans ce cadre-là, les États actionnaires d'EADS (la France, l'Allemagne, à travers ses Länder, et l'Espagne) ont fatalement leur mot à dire, puisque directement concernés par le sujet.

Le problème pour Ségolène Royal c'est que Nicolas Sarkozy et François Bayrou partagent à peu de choses près ce diagnostic.
Hier, François Hollande s'est probablement avancé un peu vite, en déclarant sur Canal+, que les électeurs auraient le choix le 22 avril entre une politique de désengagement de l'Etat incarné par Sarkozy ou «une politique volontariste».
Car pour l'UMP, le cas Airbus ressemble beaucoup à celui d'Alstom, ce groupe industriel français que le gouvernement Raffarin a su remettre à flot en y injectant de l'argent public pendant trois ans.

Nicolas Sarkozy a déjà laissé entendre qu'il pourrait proposer, ce soir, ce type de solution.
Ce qui du coup couperait l'herbe sous les escarpins de Royal.

jemrobe