En ces périodes électorales l'observation de l'agitation des politiques sur nos médias et des perles qu'ils nous délivrent permet d'enrichir notre cursus de pifométrie gastronomique dans la rubrique "Salade électorale"
Dans la préparation d'une bonne salade électorale il apparaît en effet qu'une branche spécifique des mathématiques est utilisée.
Pour leur calculs de probabilité concernant les résultats futurs du deuxième tour à partir des résultats du premier, les experts en salade électorale n'utilisent pas l'arithmétique traditionnelle qui, comme chacun le sait, traite de l'étude des propriétés des entiers naturels, des entiers relatifs, et des nombres rationnels (sous forme de fractions), et aux propriétés des opérations sur ces nombres.
Rappelons ici que les opérations arithmétiques traditionnelles sont l'addition, la division, la multiplication, et la soustraction.
Vous savez tous qu'en politique les nombres ne sont jamais aussi simple qu'il n'y parait et qu'ils possèdent toujours une dimension qui parait absconse aux non politiques.
Cela tient au fait que dans la sphère politique on utilise exclusivement des nombres complexes, très complexes même.
En mathématiques, les nombres complexes sont une extension naturelle des nombres réels apparus comme intermédiaires de calcul pour résoudre des équations du troisième degré dont on connaissait des solutions mais pour lesquelles l’application des formules de
Cardan faisait appel à des racines dont les carrés seraient négatifs.
Vous n'y comprenez goutte ?
C'est normal car plus on approche du centre du pouvoir politique plus on s'éloigne de la perspective d'en discerner les contours.
Il apparaît donc que les nombres complexes utilisés par les politiques pour prévoir les résultats d'une élection à venir ont de riches propriétés algébriques et analytiques.
Souvenez vous que tout polynôme non nul possède autant de racines complexes (comptées avec leur multiplicité) que son degré et que l'étude du degré de multiplicité des solutions électoralement payantes et dérivables du sens complexe, les fonctions holomorphes qui agitent la cervelle des directeurs de campagne des principaux candidats arrivés en finale, est une branche des mathématiques appelée analyse complexe des ingrédients basiques de la salade électorale.
Les nombres complexes gérés par les directeurs de campagne présentent un aspect double :
- De par leur notation et la facilité de leur manipulation, ils sont semblables aux nombres « classiques » (entiers, réels…) ;
- Et aussi, de par leur génération, ils ne représentent rien de concret, et sont une pure abstraction.
Un monde merveilleux n'est-ce-pas quand on veut absolument chausser des lunettes roses pour dépeindre ce dont demain sera fait.
Pour donner un exemple concret de ce recours aux nombres complexe je citerai ici cette fine analyse de Djack, l'un des directeurs de campagne de la non moins célèbre candidate à la mandature suprême qui, interrogé sur l'arithmétique électorale défavorable à sa candidate a répondu très justement qu'en matière d'élection 2 + 2 ne font pas 4 comme en arithmétique traditionnelle mais font 3 ou 5 selon les facteurs retenus.
Vous êtes maintenant armés pour la déguster la salade électorale dans une assiette républicaine tricolore en prenant bien garde de la poser de telle sorte que la partie rouge se trouve bien à gauche et la partie bleue bien à droite.
jemrobe