Où placer le guillemet ?

Professeur Jerombe, je suis confronté à un cas de conscience.

Dans une citation, doit-on placer le guillemet final avant ou après le point?

Pris isolément, il semblerait logique de placer le guillemet après, puisque même les citations doivent t'avoir un point final.

Citation :

Ex.: "La saucisse est l'homme, ce que la choucroute est la femme."

Mais lorsque cette citation est incluse au milieu d'un paragraphe, on a la désagréable impression de voir le guillemet empiéter sur la phrase qui suit la citation. Et alors, me vient l'irrépressible envie de mettre un deuxième point juste après le guillemet. D'où l'apparition de ce qui me semble être une incongruité.

Citation :

Ex.: Jef Kazak, ce célèbre buveur de bière bruxellois, disait: "La saucisse est l'homme, ce que la choucroute est la femme.". Raisonnement osé, s'il en est.

Alors, cher professeur, et accessoirement amateur de bons vins, devrais-je me résoudre à toujours mettre les citations sur une ligne différente?

Citation :

Ex.: Jef Kazak, ce célèbre buveur de bière bruxellois, disait:

"La saucisse est l'homme, ce que la choucroute est la femme."

Raisonnement osé, s'il en est.

ll va de soit que j'apprécierais une autre réponse que : "Cher humaniste belge, reprenez une bière ou deux, et votre esprit s'éclaircira, voire les brumes de l'alcool rendront votre question sans objet."

Nous autres, écrivains belges, ne voudrions pas que des générations d'académiciens se retournent comme un seul dans leur tombe respective à la lecture de notre prose.

Veuillez croire, cher maître, à l'expression de mes sentiments respectueux et serviles (je me suis incliné trois fois).

Ah, la problématique de la codification typographique des citations, c'est presque aussi génial que les discussions concernant l'accentuation des majuscules.

S’il n’y a pas de règle stricte pour la présentation des citations, l’usage le plus fréquent consiste à les présenter entre guillemets : « Ceci est mon sang », comme disait l’autre il y'a déjà pas mal de temps.

Et puisque nous sommes sur le Web et non sur le papier une première difficulté arrive avec les guillemets français qui ont la forme de « deux petits chevrons », et non les “guillemets anglais” mais ça exige une manip supplémentaire, qui devient nécessaire si on veut présenter une citation à l’intérieur d’une autre citation.

L’usage actuel consiste à différencier cette seconde citation en l’introduisant avec des guillemets anglais : « Dans son article sur la typographie en ligne, jemrobe citait Nietzsche : “Avec du savon de Marseille, ça va déjà mieux pour niquer.” ».

On en arrive, au travers de ce dernier exemple à la place du point qui, lorsque la citation est une phrase complète, est précédé par un deux-points et alors le point final est à l’intérieur de la citation : « Le point, c’est important. »
Lorsque la citation est fondue dans la continuité d’une phrase du texte, il ne faut pas « la faire précéder du deux-points, et le point final est rejeté hors des guillemets ».
Mais pour ces histoires de signes de ponctuation à l’intérieur ou à l’extérieur des guillemets, le mieux est encore de s’en remettre à son bon sens : « N’est-ce pas ? »

Ceci étant dit et si on veut faciliter la tâche du lecteur quand on a de longues citations à l’intérieur des paragraphes de texte, on peut vouloir accentuer encore la présentation des citations, « en les présentant en caractères italiques et entre guillemets ».

Pour indiquer une coupe à l’intérieur d’une citation d'un auteur encore vivant et susceptible, on utilisera [...] des points de suspension entre crochets.
Cette indication est indispensable pour éviter que l’auteur ne vienne nous abattre, pour avoir dénaturé sa pensée.

Je ne connaissais pas cette citation de Nietzsche ... Je suis mort de rire.

Autre technique, sans doute, que doivent posséder les auteurs pour attenter, à distance, à l'existence de ceux qui les dénigrent.

Nietzsche n'a jamais eu assez d'humour pour pratiquer cet art martial.

Note qu'écrire son patronyme sans faute, c'est déjà une épreuve qui prépare à sa lecture imbuvable dont le goût doit ressembler à celui du bouillon de onze heure.

Hormis Kafka, je ne vois pas d'auteur plus sinistre autant que, disons, torturé.