Esaïe, chapitre 58
Le jeûne qui plaît à Dieu
[...]
Jour après jour, tournés vers moi,
Ils désirent connaître
ce que j'attends qu'ils fassent.
On dirait une nation
qui agit comme il faut,
et qui n'abandonne pas
le droit proclamé par son Dieu
Ils réclament de moi
de justes jugements
et désirent ma présence.
Mais ils me demandent:
"A quoi bon pratiquer le jeûne,
si tu ne le vois pas?"
Alors je réponds:
"Constatez-le vous-mêmes:
jeûner ne vous empêche pas de saisir une bonne affaire,
de malmener vos employés,
ni de vous quereller
ou de vous donner des coups de poing!
Quand vous jeûnez ainsi,
votre prière ne m'atteint pas.
Est-ce en cela que consiste
le jeûne tel que je l'aime,
le jour où l'on s'humilie?
Courber la tête comme un roseau,
revêtir l'habit de deuil,
se coucher dans la poussière,
est-ce vraiment pour cela que vous devez proclamez un jeûne,
un jour qui me sera agréable?
Un jeûne tel que je l'aime,
le voici, vous le savez bien:
c'est libérer les hommes
injustement enchaînés,
c'est les débarasser du joug qui pèse sur eux,
c'est rendre la liberté
à ceux qui sont opprimés,
bref, c'est supprimer tout ce qui les tient en esclaves
C'est partager ton pain avec celui qui a faim,
c'est ouvrir ta maison
aux pauvres et aux déracinés,
fournir un vêtement
à ceux qui n'en ont pas,
ne pas te détourner de celui qui est ton frère
Alors ce sera pour toi l'aube d'un jour nouveau,
ta plaie ne tardera pas
à se cicatriser.
Le salut te précèdera
et le Seigneur en personne sera ton arrière-garde.
Quand tu appelleras,
le Seigneur te répondra;
quand tu demanderas de l'aide, il te dira:"J'arrive!"
Si tu cesses chez toi de faire peser des contraintes,
de ridiculiser les autres
en les montrant du doigt,
ou de parler d'eux méchamment,
si tu partages ton pain
avec celui qui a faim
si tu donnes à manger
à qui est dans la peine,
alors la lumière chassera l'obscurité où tu vis;
au lieu de vivre dans la nuit,
tu seras comme en plein midi.
Le Seigneur restera ton guide;
même en plein désert,
il te rassasiera
et te rendra des forces.
Tu feras plaisir à voir,
comme un jardin bien arrosé,
comme une fontaine abondante
dont l'eau ne tarit pas.
Alors tu relèveras les ruines,
et tu rebâtiras
sur les fondations
abandonnées depuis longtemps.
On te nommera ainsi:
"Le peuple qui répare
les brèches des murailles
et redonne la vie
aux ruelles de la ville".
....Quand donner, c'est recevoir...
Quand vider, c'est se remplir...