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 Choisir sa mort, on peut ?

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jemrobe
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jemrobe


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Localisation : Bourgogne
Date d'inscription : 03/04/2006

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MessageSujet: Choisir sa mort, on peut ?   Choisir sa mort, on peut ? EmptyLun 6 Nov 2006 - 9:53

Information parue dans le quotidien dijonnais « Le Bien Public » dans son édition du lundi 6 novembre 2006.

«SUICIDE ASSISTÉ » EN SUISSE POUR DEUX HABITANTS DE SAÔNE-ET-LOIRE


Odette et Roger Petitjean, le jour de leur mariage, en septembre 1953.
Le début d'un amour absolu.


Choisir sa mort, on peut ? Couple



Mourir ensemble : Le choix d'un couple.


À Saint-Usuge (71), pendant plus de cinquante ans, Odette et Roger Petitjean se sont aimés, malgré le deuil et la maladie. Puis ils ont décidé de mourir ensemble, le 5 octobre dernier. à Zurich.

Cette histoire commence le 26 septembre 1953. Au lieu-dit « Le Montceau », à Saint-Usuge, Odette et Roger Petitjean deviennent mari et femme. Les mariés sont heureux et même comblés par l'arrivée d'un enfant, Christian, dès 1954.
Mais ce bonheur bascule très vite, dès l'année suivante, avec la perte de cet enfant.
Le deuil plonge Odette dans une maladie qui la prive de sa mobilité, mais pas de sa volonté. « Roger était artisan-carreleur, elle l'a aidé autant qu'elle a pu, raconte aujourd'hui Pascal, un très proche ami du couple. Il lui arrivait de recevoir des clients dans son lit, elle faisait la comptabilité et restait en contact permanent avec l'extérieur grâce à son téléphone ».
Roger s'occupe lui aussi de sa compagne. Chaque jour, son dévouement grandit. Jusqu'à ce que des problèmes de dos puis la maladie de Parkinson, il y a une dizaine d'années, l'en empêchent de plus en plus. Pourtant, ils refusent qu'une hospitalisation les sépare. « Vivre séparés l'un de l'autre, ils ne pouvaient pas l'imaginer, résume Pascal, d'autant que l'état de santé d'Odette semblait bien peu compatible avec le milieu hospitalier ».
Doucement mais sûrement, leur réflexion chemine vers l'idée d'un « suicide assisté ».
« Arrêter ensemble ce combat »
Aujourd'hui encore, Pascal regarde avec beaucoup d'émotion le petit carton rose qu'Odette lui a tendu un jour. Elle avait elle-même trouvé les coordonnées de deux associations suisses, Exit et Dignitas, qui travaillent dans ce domaine. Il a fallu pas loin d'un an aux époux Petitjean pour monter leur dossier. Au cours de leur démarche, ils ont notamment fourni tous les deux une « déclaration en pleine conscience et toute liberté ». Dans ce court texte, Roger Petitjean rappelle que « nous avons combattu ensemble contre la maladie, nous voulons aujourd'hui avoir la possibilité d'arrêter ensemble ce combat ». De son côté, Odette parle de « l'amour, la fidélité, le soutien, la compréhension » de son époux, du bonheur ainsi construit et de sa volonté de « prendre l'ultime décision ».
Après avoir fourni un dossier minutieux précisant leur situation et démontrant leur volonté commune, le couple Petitjean a obtenu le feu vert provisoire de l'association Dignitas. Avec eux, la date du 5 octobre dernier a été choisie.
Pour une journée dont Pascal et sa compagne ne pourront rien oublier : « nous sommes partis de Bresse à 4 heures du matin, en direction de Zurich. Nous avons suivi pendant 400 km les deux ambulances qui transportaient Odette et Roger.
Arrivés là-bas, deux médecins ont encore vérifié leur volonté avant de donner leur feu vert définitif et prescrire ainsi le produit qu'ils ont bu quelques heures plus tard ».
Entre-temps, il y a eu les derniers instants, entre peine et joie. « Nous avons pleuré mais aussi beaucoup ri, raconte Pascal. Et c'est Odette qui donnait le ton. Elle rayonnait. Il y avait deux lits, mais elle a voulu s'installer à côté de son mari, trop heureuse de nous dire qu'il y a dix ans qu'elle n'avait pas eu cette joie. Elle avait mis ses bijoux, elle s'était faite belle ». Elle avait même remis sa montre.
Et tant pis si elle ne marchait plus puisque c'était celle dont elle entourait son poignet quand elle avait rendez-vous avec celui qui avait fini par lui demander sa main. Odette et Roger sont ainsi partis dignement.
Apaisés. Et surtout ensemble comme ils l'avaient toujours souhaité.
Aujourd'hui, pour Pascal et sa compagne, leur décision a pris la dimension d'une leçon de vie.
« Avec le deuil puis la maladie, ils avaient tout pour être malheureux. Mais au contraire, ils nous ont donné une leçon d'intelligence, d'amour et de dévouement l'un à l'autre. A aucun moment ils n'ont eu le moindre doute sur leur volonté de mourir ensemble. Depuis le départ d'Odette et Roger, il y a un grand vide, mais leur courage nous a beaucoup appris, sur nous-mêmes et sur notre façon d'aborder notre propre mort et celle de nos proches. C'est un sujet tabou dans notre société alors qu'il est contraire indispensable d'en parler ».
Aujourd'hui, Odette et Roger reposent au cimetière de Saint-Usuge.
Dans le caveau familial. Tout près l'un de l'autre. Comme au premier jour de leur amour.

Une démarche légale
Le choix d'Odette et Roger Petitjean est un exemple de « suicide assisté » et non pas d'euthanasie puisqu'ils ont eux-mêmes absorbé le produit qui leur a donné la mort.
En Suisse, il s'agit d'une démarche légale et même encadrée par des associations comme Dignitas.
Le couple Petitjean a dû cependant fournir un dossier minutieux reposant sur trois fondements : qu'ils soient bien malades, volontaires pour mourir ensemble et sains d'esprit au moment de prendre cette décision.
Et jusqu'au dernier moment, les infirmières qui ont accompagné le couple dans ses derniers instants ont vérifié leur volonté.

Ce choix de mourir ensemble dans la dignité m’a profondément ému.

Demain je tenterai de développer ici et pour moi-même ce que ce sujet m’inspire personnellement et pour mon couple.

jemrobe
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MessageSujet: Re: Choisir sa mort, on peut ?   Choisir sa mort, on peut ? EmptyLun 6 Nov 2006 - 20:50

Magnifique histoire effectivement.

Et bien différente de l'euthanasie, puisque le choix d'arrêter la vie vient des personnes concernées, en pleine conscience.

Ils n'ont pas eu d'autres enfants après Christian. Ce choix de mourir en était peut-être facilité.

Bien que des enfants et petits-enfants aimants auraient sans doute compris et accepté ce choix.

Liberté de renoncer. Liberté respectée.

C'est beau.
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arnold.jack
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arnold.jack


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Date d'inscription : 01/04/2006

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MessageSujet: Re: Choisir sa mort, on peut ?   Choisir sa mort, on peut ? EmptyMar 7 Nov 2006 - 8:14

C'est civilisé !
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MessageSujet: Re: Choisir sa mort, on peut ?   Choisir sa mort, on peut ? Empty

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