- abuzin a écrit:
abuzin ... qui se prend pour Diogène.
Ah ah, le très ancien abuzin reprend du service en faisant une allusion à la triste histoire que nous vécûmes ensemble alors qu’il se faisait appeler, vous ne le devinerez jamais, et bien si justement, Diogène abuzin, fils du banquier Ikésios, qui naquit à Sinope ( Ville d’Asie Mineure sur la côte S.-E. du Pont-Euxin, au sud de la Chersonèse, à l’est d’Héraclée, vieille colonie de Milet, qui fonda à son tour Trébizonde).
Diogène abuzin (- 412 – 323) dit le cynique s’enfuit du domicile paternel quand son père, qui tenait la banque publique, fabriqua de la fausse monnaie.
Venu à Athènes, Diogène abuzin s’attacha à Antisthène jemrobius (c’était mon nom à l’époque) et j’essayai bien de le chasser car je ne voulais pas de disciples, mais je ne pus rien contre sa ténacité.
Un jour où je le menaçais d’un bâton, il me tendit la tête et me dit : « Frappe, tu n’auras jamais un bâton assez dur pour me chasser, tant que tu parleras ! » Il devint donc mon auditeur et vécut très simplement, comme il convenait à un homme exilé.
Diogène abuzin avait écrit à un ami de lui indiquer une petite maison ; comme l’ami tardait à lui répondre, il prit pour demeure un tonneau vide qu’il trouva à la déchetterie d’Athènes.
L’été Diogène abuzin se roulait dans le sable brûlant, l’hiver, tout nu, il embrassait les statues couvertes de neige, trouvant partout matière à s’endurcir.
Diogène abuzin était étrangement méprisant, nommait l’école d’Euclide école de bile, et l’enseignement de Platon perte de temps quantique.
Il appelait les concours en l’honneur de Dionysos de grands miracles de fous, et les orateurs les valets du peuple. Quand il regardait les pilotes, les médecins, et les philosophes, il pensait que l’homme était le plus intelligent de tous les animaux ; en revanche s’il regardait les interprètes des songes, les devins et leur cour, et tous les gens infatués de gloire et de richesse, alors il ne savait rien de plus fou que l’homme.
Il répétait aussi sans cesse qu’il fallait aborder la vie avec un esprit sain ou se pendre.
Un jour où Diogène abuzin parlait sérieusement et n’était pas écouté, il se mit à gazouiller comme un oiseau, et il eut foule autour de lui.
Il injuria alors les badauds, en leur disant qu’ils venaient vite écouter des sottises, mais que, pour les choses sérieuses, ils ne se pressaient guère.
Il disait encore que les hommes se battaient pour secouer la poussière et frapper du pied, mais non pour devenir vertueux.
Il s’étonnait de voir les grammairiens tant étudier les mœurs d’Ulysse, et négliger les leurs, de voir les musiciens si bien accorder leur lyre, et oublier d’accorder leur âme, de voir les mathématiciens étudier le soleil et la lune, et oublier ce qu’ils ont sous les pieds, de voir les orateurs pleins de zèle pour bien dire, mais jamais pressés de bien faire, de voir les avares blâmer l’argent, et pourtant l’aimer comme des fous.
Il reprenait ceux qui louent les gens vertueux parce qu’ils méprisent les richesses, et qui dans le même temps envient les riches.
Il était indigné de voir des hommes faire des sacrifices pour conserver la santé, et en même temps se gaver de nourriture pendant ces sacrifices, sans aucun souci de leur santé.
Comme vous pouvez le constater abuzin n’a pas changé depuis ce temps là…
Une autre chose encore étonnait Diogène abuzin: « Quand nous achetons une marmite ou un vase, nous frappons dessus pour en connaître le son ; s’agit-il d’un homme, nous nous contentons de le regarder. »
Le jour où je lui demandai comment il voulait être enterré, il me répondit : « sur le visage », et comme je m’étonnais, il m’expliqua : « parce que bientôt ce qui est en bas sera en haut ». J’avoue ne toujours pas avoir compris son propos.
Diogène abuzin tenait des raisonnements comme celui-ci : « Tout appartient aux dieux, or les sages sont les amis des dieux et entre amis tout est commun, donc tout appartient aux sages. »
Voyant un jour une femme prosternée devant les dieux et qui montrait ainsi son derrière, il voulut la débarrasser de sa superstition. Il s’approcha d’elle et lui dit : « Ne crains-tu pas, ô femme, que le dieu ne soit par hasard derrière toi (car tout est plein de sa présence) et que tu ne lui montres ainsi un spectacle très indécent ? »
Les Athéniens l’aimaient beaucoup. Ils fessèrent un jeune homme qui avait brisé son tonneau, et remplacèrent le tonneau.
Un jour où il se masturbait sur la place publique, il s’écria : « Plût au ciel qu’il suffît aussi de se frotter le ventre pour ne plus avoir faim ! » Voyant un jeune homme qui s’en allait déjeuner avec des satrapes, il l’en empêcha, le tira à part, le ramena chez ses parents et leur conseilla de le surveiller.
À un autre garçon qui s’était fardé et qui lui posait une question, il déclara qu’il lui répondrait seulement quand il se serait mis tout nu, et qu’il pourrait voir si son interlocuteur était un homme ou une femme.
Pendant un repas, on lui jeta des os comme à un chien ; alors, s’approchant des convives, il leur pissa dessus comme un chien.
Il voulait la communauté des femmes ; niait la valeur du mariage, préconisait l’union libre au gré de chacun et selon les penchants de chacun. Pour cette raison, il voulait aussi la communauté des enfants.
Il ne voyait pas qu’il fût mal d’emporter les objets d’un temple, ou de manger la chair de n’importe quel animal, et ne trouva pas si odieux le fait de manger de la chair humaine, comme le, font des peuples étrangers, disant qu’en saine raison, tout est dans tout et partout.
On rapporte qu’il mourut à près de quatre-vingt-dix ans, mais tout le monde n’est pas d’accord sur la façon dont il mourut. Les uns veulent que pour avoir mangé tout cru un poulpe il soit mort du choléra, les autres, et parmi eux Kercide de Mégalopolis, qu’il se soit volontairement asphyxié en retenant sa respiration. Ce dernier auteur le dit en vers :
Il n’est plus, l’homme de Sinope,
L’homme au bâton, au double manteau, qui mangeait en plein air ;
Il est monté au ciel pour avoir de ses dents
Mordu ses lèvres et retenu son souffle. C’était,
Ce Diogène, un vrai fils de Zeus et un chien céleste.
jemrobius qui a les larmes aux yeux en se remémorant ce bon temps là.